Le Parisien – Manifestations du 1er mai : «Le mouvement syndical a pris un vrai coup de vieux»

Le Parisien - Manifestations du 1er mai : «Le mouvement syndical a pris un vrai coup de vieux»

Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail, était présent en tant qu’observateur à la manifestation du 1er mai ce mercredi à Paris et constate la marginalisation des syndicats, normalement structurants lors de ces événements.

Spécialiste des mouvements sociaux, Bernard Vivier s’inquiète des événements de ce 1er mai. Il y voit le symptôme d’un syndicalisme débordé par des mouvements radicaux.

Que disent les événements d’aujourd’hui de la place des syndicats en France ?

BERNARD VIVIER. C’est très préoccupant. Si la CFDT est devenue la première organisation syndicale en France en termes d’audience, la CGT reste toujours la première sur le plan de l’organisation militante. Une manifestation organisée par la CGT, normalement, c’est structuré. Les événements de ce 1er mai sont un signe d’affaiblissement de cette confédération, en tant qu’appareil, en tant qu’organisation. C’est une étape supplémentaire dans la marginalisation des syndicats. Ce n’est bon ni pour eux, ni pour la société.

Qu’entendez-vous par là ?

Les syndicats font partie des corps intermédiaires, des structures qui ont pour vocation de détecter des problèmes et de porter des revendications. Là, dans la crise des Gilets jaunes, ça ne fonctionne pas. Le mouvement syndical a pris un vrai coup de vieux avec cette mobilisation sociale horizontale, sans hiérarchie. Les Gilets jaunes ne se sont pas développés contre les syndicats, mais c’est pire, ils sont à côté, sans eux. On assiste, du coup, à un face-à-face direct entre le président de la République et une partie du peuple.

Quelles conséquences pour les syndicats organisateurs comme la CGT ?

Le congrès de la CGT a lieu dans quelques jours (NDLR : du 13 au 17 mai à Dijon). Il va s’ouvrir dans la confusion la plus totale.

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