Capital – Macron osera-t-il toucher à la cogestion syndicat-patronat ?

Capital - Macron osera-t-il toucher à la cogestion syndicat-patronat ?

Malgré ses menaces, le chef de l’Etat ne devrait pas démanteler le système cogéré par les syndicats et le patronat, estime Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail.

Capital : Après avoir réformé le marché du travail, Emmanuel Macron veut s’attaquer à l’assurance chômage et à la formation professionnelle, des secteurs traditionnellement cogérés par le patronat et les syndicats. Pendant la campagne, il avait clairement prévenu que l’Etat devait reprendre la main sur ces dossiers. Il a même pendant un temps envisagé de “nationaliser” l’Unédic. N’est-ce pas paradoxal pour un libéral ?

Bernard Vivier : Emmanuel Macron est tout à la fois libéral et étatiste. Pour lui, l’économie doit être dynamisée en fluidifiant le marché et en encourageant l’esprit d’entreprise. Mais il est également un homme d’autorité, centralisateur. La culture macronienne, c’est celle d’une intervention forte de Bercy sur l’économie ! Cela traduit une certaine incompréhension de la manière dont s’organise le marché du travail, car les partenaires sociaux ont aussi un rôle à jouer et ils n’ont pas attendu l’Etat pour s’organiser.

Patronat et syndicats négocient entre eux des accords et des conventions, et cela débouche sur des dispositifs qu’ils gèrent ensuite ensemble, comme l’assurance chômage, la formation professionnelle ou les retraites complémentaires. Ils sont sans doute les mieux placés pour s’occuper de ces questions, car ils sont au contact permanent des besoins des entreprises et des salariés.

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